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La collection Morozov et le choc Van Gogh

15 October 2021

Les œuvres sont incroyables, à mettre le tournis. La foule s’amasse. L’ambiance est décontractée. Il y a Munch. Renoir. Toulouse-Lautrec. Monet. Gauguin. Et tant encore.

Incroyable.

Il y a beaucoup de gens.

Je passe de salle en salle recevant chocs esthétiques sur chocs esthétiques.

Salle 7.

Il y a un peu d’attente, une petite file.

Un seul tableau.

La vigile nous demande “si nous sommes prêts à patienter”.

Les gens disent que oui. J’acquiesce avec une grande envie.

Il y a une certaine tension dans l’air, “c’est un Van Gogh” entends-je de la bouche d’une dame.

Je sais de quel tableau il s’agit et une certaine excitation me frappe.

Il est temps, nous entrons.

La salle est très obscure et là, le choc

Tout explose. Un silence de plomb. Un ébahissement général. La puissance et la tension mentale de la toile nous pousse à rester sans voix. L’ultime toile de Van Gogh, la seule qu’il a vendue de son vivant. L’émotion est grande, très grande. Je vois certaines personnes retenir leurs larmes. Une terrible lumière, une éblouissante lumière vient nous chercher et malgré la tonitruante luminosité qui ressort du tableau, nous ressentons la tristesse et le désœuvrement de Vincent Van Gogh. Cette toile nous entoure, elle n’est pas un choc esthétique mais un choc mental. Elle nous montre à quel point le peintre était arrivé à un stade, à un climax psychologique qui sublima sa peinture.

Le prix fut haut pour lui et finalement, comme tous les très grandes artistes, il s’est servi de ses désordres pour sublimer sa vie et par prolongation celle des personnes qui regarderont ses tableaux. C’est cela que l’on ressent en regardant la toile. Nous sommes outre l’espace purement esthétique.

Il est au centre de la toile, il nous regarde, nous dit que la vie est autre chose.

Le temps s’est arrêté.

C’est bien Van Gogh nous dit Gustave Doré.

Le temps ne reprend pas.

Un couple entre et l’homme dit à sa femme “Je m’attendais à une œuvre immense”.

Je l’entends et ne peux m’empêcher de lui répondre avec émotion “elle l’est monsieur”.

Il me regarde avec beaucoup de sympathie et accepte mon commentaire, la toile l’appele aussi, c’est son moment.

Moi, je sors.

Plus rien d’autre n’existe. Je file le plus vite que je peux à travers les salles pour retourner voir cette immense toile.

Elle avait tout éclipsé.

 

 

 

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