Jules Atarax (°1985) est un tout jeune artiste…Tout jeune parce qu’arrivé à la peinture en 2018. a la suite de longues années de pratique de l’écriture. La discipline s’impose à lui après avoir été confronté à une toile abstraite de William Turner accrochée au Louvre (Landscape with a River and a Bay in Background). Le choc est absolu, il sait dès ce moment qu’il consacrera sa vie à la peinture. “Je naquis à 33 ans. J’avais énormément posé d’énergie pour arriver à cette naissances. De nombreuses recherches psychiques avaient été faites, j’avais déjà écrit assez bien, m’étais intéressé à de nombreuses formes d’art mais un jour, quelque chose en moi changea radicalement, quand je compris que l’aboutissement de ces recherches fut la création; je devais créer. J’étais né pour créer. Penser. Créer. (Jules Atarax)
Sans multiplier les pérégrinations, il trouve rapidement son mode d’expression : des toiles puissantes à la facture nerveuse, à mi-chemin entre l’art brut, l’expressionnisme et l’art naïf. Sans écarter quelques dangereux rapprochements avec l’abstraction. Avec enthousiasme et curiosité, Jules Atarax ne cesse d’expérimenter. D’un geste rageur, il livre des portraits “hallucinés” – étroitement liés à la fureur de notre temps – qui interrogent les apparences. Que trouve-t-on derrière le masque ?
En filigrane, les dérives de notre société du spectacle tyrannisée par les réseaux sociaux, lesquels transforment chacun d’entre nous en Narcisse moderne…Le grotesque et l’affreux tiennent ici de beaux rôles. L’inquiétant est omniprésent. Cette première exposition solo, réunissant vingt-cinq œuvres, présente également une série abstraite intitulée “Vaincre les Ténèbres (overcome tenebris)”. Contrairement à la figuration, aussi libre soit-elle, l’abstraction est pour lui synonyme d’absolue liberté. La facture se fait plus large, plus lyrique aussi.
A travers la sélection, on sent toute la fougue du poulain qui doit nécessairement être débourré. On aimerait le sentir plus centré, plus apaisé, sans perdre en vitalité. Mais ne soyons pas sévère, il vient à peine de se lancer! Et oser poursuivre ses rêves mérite tous les encouragements. Toujours.
Gwennaëlle Gribaumont